Débits Moyens et Débits limites ? Quid ?
Publié le 15 Juil 2024Aujourd’hui , on aborde l’un des points les plus essentiels d’un projet vidéo: comment dimensionner un projet pour obtenir à la fois avoir des tailles d’enregistrements corrects, et des vidéo exploitables en extraction et exploitation « Police ».
Nous parlons donc de caméras « stratégiques », auxquelles on affecte une mission de performances au sens de la norme NF EN 62676-4: Identification (250 à 400 ppm) , ou aussi LAPI /VPI pour lecture de plaque (+/- 200 ppm) . Dans l’exemple ci dessous on prend l’exemple d’une caméra de couloir en mode corridor vertical , typiquement en 2 méga pixels ( 9/16 au lieu de 16/9) dont l’objectif n’est pas d’avoir un contexte ou un passage, mais d’avoir surtout un visage identifiable jour nuit en mouvement.
La problématique en vidéo sera que beaucoup de caméras sont livrées réglées en mode « normal », « Kool » , « Contextuel » c’est à dire avec une qualité acceptable tant qu’on ne veut pas une exploitation très exigeante comme « extraire un Jpeg net d’un visage pour une utilisation en commission rogatoire ».
H265 et H264 sont des codecs de compression basés sur des images clés (bonne qualité mais lourdes en bande passante et stockage) et des images calculées / interpolées (uniquement les pixels en mouvement , fluide à l’écran, léger en stockage, mais souvent floues en visu). Les réglages usines des caméras seront le plus souvent pour un résultat contextuel moyen, plutôt optimiste en terme de bande passante. Souvent une image clé toutes les 2 secondes ou toutes les 31 images.
Mais revenons à notre couloir…
- Notre caméra étant stratégique, nous ne pouvons rester sur le réglage usine habituel de 1 image clé toutes les 2 secondes habituels chez les constructeurs.. Il nous faut plutot 1 image par seconde au minimum ..Ce qui va impacter à la hausse la bande passante bien sur. Le résultat prime sur la taille du stockage. On sera réglé en qualité « bonne » , 18 image/secondes étant suffisant pour limiter les saccades.
- Quand il n’y a personne (90% du temps) , la compression est maximum, le débit est très faible , en plus on a souvent un éclairage minimum qui limite les pixels parasites. Sur une 2 méga pixels, on peut être à moins de 500 Kilo bit/s.
- Avec un peu d’activité /mouvement, les débits vont fatalement monter à 700 Kb/s puis 1,5 Mb/s et lors du passage à proximité de la caméra les pixels en mouvements étant nombreux, on va atteindre très ponctuellement 7 Mb/s.
- Donc en moyenne 99 % du temps on est entre 500 Kb et 1,5 Mb envoyés sur le disque dur en enregistrement continu , et 1% du temps quand la personne passe devant la caméra on atteint 7mbs.
- Le débit moyen de stockage que l’on doit prévoir au niveau du stockage pour cette caméra « stratégique » sera de 1,5 Mb la limite haute pour 99% du temps et on pourra ajouter 30% de sécurité en plus, soit 1,5 *1,3 = +/- 2mb/s.
- Le débit limite qui sera entré dans le logiciel Vidéo (VMS ou NVR) devra éviter de faire pixéliser le flux . Donc ici pour éviter de pixéliser et fournir un portrait « police » on entrera une limite au dessus du débit nécessaire pour capter le visage en mouvement, à 8 Mbit/s même si cela ne concerne que 1% du temps, mais c’est potentiellement le moment du passage du délinquant.. Nous ne somme pas là pour économiser 500 Go mais pour garantir un résultat sur quelques caméras stratégiques.
- Notez que la bande passante que l’on doit prévoir pour ces caméras est de 8 Mb/s et non pas les 2 à 4 Mb/s donnés par les configurateurs des constructeurs… Il faudra aussi mémoriser tout cela dans le DOE afin de ne pas tout perdre à la première maintenance…